Article initialement publié sur le site d’Ipsos France, synthétisant les chiffres clés partagés en capsules vidéo sur Linkedin dans le cadre de la série « Le monde en chiffres » en partenariat entre la chaîne BSmart et Ipsos France.
L’inflation et la shrinkflation bouleversent la façon dont les consommateurs perçoivent et interagissent avec les marques. Comment les grandes marques parviennent-elles à maintenir leur position sur le marché ? Quel est l’impact de la shrinkflation sur la perception des consommateurs ?
Résistance à l’inflation : l’émergence des « price makers »
Face à l’inflation croissante, des marques dites « price makers » ont réussi à maintenir leur demande tout en fixant leurs propres prix. Le nombre de consommateurs français disposés à payer plus pour une marque qu’ils apprécient est passé de 37% en 2013 à 54% aujourd’hui.
Des marques comme Apple, avec son iPhone, et Nutella sont des exemples de price makers. Elles ont été capables de définir le niveau d’attente des consommateurs dans leur catégorie et parviennent à imposer leurs prix.
Cependant, cette situation est également une opportunité pour d’autres marques de rebattre les cartes et de se positionner différemment. Face à l’inflation, les consommateurs peuvent reconsidérer la valeur qu’ils accordent à certaines marques et se tourner vers des alternatives moins coûteuses.
Shrinkflation : une stratégie controversée face à l’inflation
La shrinkflation, qui consiste à réduire la taille ou le volume d’un produit tout en maintenant son prix, est une stratégie couramment adoptée pour lutter contre l’inflation. Selon la dernière vague de l’Ipsos Global Inflation Monitor, 63% des consommateurs français ont remarqué cette pratique.
En France, cette stratégie est particulièrement impopulaire, les Français étant les deuxièmes à avoir le plus remarqué la shrinkflation, derrière les Britanniques. De plus, 28% des consommateurs français ont remarqué un changement de composition dans les produits. C’est une autre forme de stratégie que certaines marques utilisent pour gérer l’inflation.
La perception de la shrinkflation par les consommateurs français
En France, la shrinkflation est largement rejetée, avec 67% des consommateurs qui la considèrent comme « intolérable », un chiffre nettement supérieur à la moyenne mondiale de 48%.
Seuls 11% des Français estiment que c’est une stratégie acceptable pour lutter contre l’inflation. Cette perception est probablement influencée par le traitement médiatique du sujet en France. Si l’on peut accepter de faire certains arbitrages, personne ne veut passer pour un consommateur peu avisé.
Quelles catégories de produits résistent à la shrinkflation ?
Certaines catégories de produits semblent mieux résister que d’autres. Par exemple, 40% des Français ont remarqué la shrinkflation sur les produits de snacking salé tels que les chips. 39% l’ont remarquée pour les produits sucrés, le chocolat ou la confiserie. Pourtant, ces produits ont réussi à maintenir de bonnes ventes en 2023.
Les catégories de produits dans lesquelles le plaisir va primer sur la rationalité sont donc celles qui ont le plus de chance d’échapper aux arbitrages des consommateurs.
Inflation et marges des grandes marques : une bataille de communication
71% des Français considèrent que l’inflation est due aux marges des grandes marques, contre 62% à l’échelle mondiale. De surcroît, les distributeurs imputent la seule responsabilité de la hausse des prix à leurs fournisseurs, c’est à dire aux marques.
Cette position démontre que l’inflation est aussi une bataille de communication. Il est urgent pour les marques de justifier leurs prix non seulement par leur proposition de valeur, mais aussi par une bonne stratégie de communication.