Le 2 octobre dernier se tenait la deuxième session de l’Adobe Digital Publishing Summit à Paris, journée fort intéressante de témoignages d’utilisateurs et de présentations autour d’Adobe DPS (Digital Publishing Suite). Evolution notable par rapport à la première édition de l’année dernière, il y avait cette année beaucoup plus de retours d’expérience et beaucoup moins d’évangélisation pure autour du sujet, ce qui témoigne de l’intérêt croissant des annonceurs pour ces solutions de publication digitale, même si les acteurs du secteur ont encore fort à faire en matière d’évangélisation quand même !
En voici un compte-rendu en 7 parties :
1. Points-clés de la journée, perspective de Forrester
2. Retour d’expérience presse : Le Point
3. Retour d’expérience annonceur BtoC : Renault
4. Retour d’expérience BtoB : Rémy Cointreau
5. Retour d’expérience BtoB : Airbus
6. Retour d’expérience distributeur BtoC : Conforama
7. Focus Adobe : évolutions DPS et focus analytics (ci-dessous)
————————————————————–
ADOBE : perspectives, et focus sur les outils statistiques
2 interventions d’Adobe ont émaillé la journée, d’abord en introduction pour nous donner une perspective sur le digital publishing par Adobe et les évolutions à venir ; ensuite un peu plus tard, avec un focus sur les analytics et les possibilités offertes par les outils d’Adobe.
1. Intervention de Nick Bogaty, Senior Director, Digital Publishing, Adobe NY
Nick Bogaty démarre son intervention par quelques chiffres clés, pour situer la problématique de l’usage du digital mobile vs le sous-investissement media qui y est encore consacré, même aux Etats-Unis.
Pour lui, les 2 évolutions clés à regarder sont celles liées au print et au mobile, les chiffres montrant clairement que l’audience du papier migre en partie vers le mobile, les autres médias étant plutôt stables dans l’ensemble.
Forte de cette tendance, Adobe vise en priorité les marchés et secteurs suivants dans son offre :
– Les magazines et publications associées (80% des publications iOS sur le Newsstand américain d’Apple seraient réalisées à partir d’Adobe DPS)
– Les produits de (grande) consommation (ex : Renault)
– Les services financiers (ex : JP Morgan, Chase)
– Le BtoB (ex : Airbus)
– Les catalogues d’image de marque (ex : Asos)
– La communication interne (ex : Sotheby’s)
Pour illustrer l’impact des publications digitales, N.B. nous montre le résultat d’une étude réalisée par Top Gear Magazine sur les 2 versions de leur magazine, la version PDF Replica (réplique à l’identique du magazine papier) et la version Interactive (re-maquettée et enrichie pour la tablette) : un rapport de 1 à 7 en matière de temps passé.
Depuis qu’Adobe a lancé DPS, 125 millions de publications ont été distribuées, soit 2 millions par semaine au rythme actuel.
En matière d’engagement consommateur, les résultats semblent au rendez-vous : un temps moyen de 45 min consacré par les abonnés aux publications digitales sous DPS, vs un temps moyen de 9mn passé sur les sites web Média et Entertainment.
Preuve du succès véritablement viral d’Adobe DPS et de la publication digitale sur tablette, le magazine Adobe Inspire, publié mensuellement dans le but d’inspirer les graphistes clients d’Adobe dans le monde, se classe en 4ème position des apps gratuites de l’App Store américain, derrière le NYTimes, Martha Stewart et Time Magazine mais devant Rolling Stone et People par exemple… L’édition d’août/septembre a été téléchargée 1 200 000 fois avec 881 000 lecteurs !
Quelques rappels sur les fonctionnalités importantes de DPS, actuelles et à venir :
– Notifications push : seront intégrées directement au produit dans la prochaine version de DPS
– Expérience personnalisée = la capacité à fournir une expérience de lecture personnalisée au client sous condition de log-in et de qualification de quelques données personnelles. Fonctionnalité mise en place sur le catalogue Sotheby’s, où le lecteur est invité à préciser ses centres d’intérêt, pour se voir ensuite servir l’ensemble des contenus de Sotheby’s y répondant (par ex. art asiatique, etc.).
– Distribution restreinte : permet la distribution restreinte et/ou ciblée de contenus, pour un usage interne à une entreprise, en fonction des fonctions ciblées.
– Appareils supportés : navigateurs web, iPad toutes générations, iPhone et iPod Touch, Amazon Kindle Fire HD, Android.
97% des téléchargements DPS sont sous iOS aujourd’hui, vs 3% seulement pour Android ; d’après N.B., cela est dû à l’attention portée par Apple à la facilitation de la consommation et de l’achat par ses consommateurs. La part de marché d’Android grandissant et son expérience utilisateur s’améliorant sur ce plan, Adobe fait des efforts certains envers les 2 plateformes : DPS est déjà compatible avec iOS7, et supporte notamment la fonctionnalité AirDrop. Par ailleurs, DPS investit sur une nouvelle liseuse Android pour tablettes et smartphones de qualité inégalée semble-t-il, et qui sera incluse dans la prochaine version de DPS.
– CMS : Adobe investigue les logiques de CMS pour aider à la production industrielle de contenus avec DPS, et expérimente un CMS web (Experience Manager) pour publier vers tous les navigateurs et vers toutes les tablettes avec DPS sans passer par InDesign. Ils expérimentent également l’intégration avec WordPress et Drupal via un plug-in qui devrait sortir le mois prochain, pour recruter les éditeurs de blogs et de sites web et les inciter à publier ainsi avec DPS vers les tablettes et smartphones.
– Analytics : la mesure du R.O.I. est clé dans la stratégie d’Adobe, et les statistiques mesurées dans DPS sont associées aux autres offres et services Adobe en matière d’Analytics (point qui sera développé dans l’intervention suivante, ci-dessous).
– Enfin, une nouvelle galerie de références et de cas a été récemment mise en ligne, sous dpsgallery.adobe.com, pour qui souhaite y faire un petit tour…
2. Adobe Analytics
Intervention de Klaasjan Tukker, Solutions Account Manager EMEA, Digital Publishing.
Il y a 2 manières d’accéder au service d’analytics d’Adobe pour les publications digitales: soit à travers un tableau de bord DPS, soit à travers Adobe Site Catalyst, qui fait partie des solutions Adobe Analytics.
Dans DPS, tout est tracké, de manière native : pas nécessaire de définir un plan de taggage, comme on le fait pour un site web. Le tracking est fait selon les principes suivants :
« Time stamped : when it happens » = l’action est enregistrée au moment où elle se passe, que ce soit en connexion (online) ou en mode déconnecté (offline)
« First person, anonymous data » = les données sont envoyées au serveur Adobe de manière anonyme
DPS Analytics permet d’accéder aux statistiques de base sur les niveaux suivants :
– Folios
– Articles
– Types d’appareils (devices) / OS
– Audience standard (informations cumulées : lecteurs, sessions, temps passé par lecteur, temps passé par session)
– Téléchargements
Un livre blanc sur les statistiques disponibles dans DPS est téléchargeable au lien suivant : bit.ly/mpa_dps.
Site Catalyst d’Adobe Analytics, la version premium, permet quant à elle d’avoir en plus les informations suivantes :
– Rapports paramétrables
– Segmentations diverses
– Envoi planifié (par email, à date fixe…), avec des indicateurs plus précis et plus détaillés
> Niveaux : application, folios, articles, overlays (hot spots, boutons d’actions…), publicités, engagement, partage social
– Détail du parcours client en ligne (path information)
– Données pour décisions opérationnelles : statut connecté vs statut déconnecté, versions de la liseuse utilisée, mises à jour de l’application…
Merci Youmna pour ce compte-rendu très intéressant et complet.
Concernant la comparaison de Top Gear Magazine entre les 2 versions de leur magazine, la version PDF Replica (réplique à l’identique du magazine papier) et la version Interactive (re-maquettée et enrichie pour la tablette), il me semble intéressant de souligner que:
– la comparaison du temps de lecture entre les 2 versions est certes pertinente, mais il serait aussi souhaitable de comparer les chiffres de vente, voire la rentabilité (compte-tenu de la différence de coût)
– il est possible d’ajouter assez simplement des enrichissements dans une version PDF: il serait plus juste une version PDF enrichie avec la version DPS.